Des plages de sables blancs jonchées de rochers de granit magnifiquement sculptés, une végétation tropicale dense et verdoyante abritant de nombreuses et rares espèces d’animaux, des eaux turquoises et transparentes laissant apparaître faune et flore marines impressionnantes … Les Seychelles sont un archipel ne ressemblant à aucun autre endroit dans le monde, dévoilant des paysages comme sorti du rêve d’un artiste inspiré.
Sa biodiversité sans pareil est l’une de ses attractions principales, aussi bien pour les simples touristes que pour certains scientifiques.
Nous nous intéresserons en particulier dans cet article aux récifs coralliens qui tapissent les fonds des lagons seychellois, et qui jouent un rôle essentiel, non seulement dans l’esthétique de cette destination paradisiaque, mais également dans l’équilibre de son écosystème.
Les récifs coralliens sont indispensables au bon fonctionnement de la vie marine
Le corail est une des nombreuses espèces menacées et déjà durement affectées par l’activité humaine et le dérèglement climatique. On le considère souvent comme un végétal, mais il s’agit en réalité d’un animal, et plus précisément d’un polype, au même titre que la méduse. Ce polype est au départ individuel, et produit son fameux squelette de calcaire au fil du temps. Les récifs coralliens tels qu’on les trouve aux Seychelles se créent quand le squelette des polypes individuels s’étendent et se mêlent les uns aux autres pour former une colonie.
Le rôle du corail est essentiel à l’équilibre des écosystème marins :
– Bien que les récifs coralliens occupent moins de 1% des fonds marins, c’est un quart de la vie sous-marine qui en est dépendante puisque poissons, mollusques et autres espèces s’y reproduisent, s’y abritent, et s’y nourrissent.
– Les récifs constituent une barrière naturelle contre l’érosion des côtes et les effets néfastes des tempêtes et marées en absorbant l’énergie des vagues qui viennent s’y abattre.
– Le corail participe à la régulation du climat en absorbant (avec des algues pour intermédiaire) le dioxyde de carbone (CO2) dissout dans l’océan. Il « se nourrit » en quelque sorte de ce CO2 pour produire et faire croître son squelette.
Un être vivant fragilisé par le réchauffement des océans
Malheureusement, les récifs coralliens sont particulièrement fragiles et sensibles vis-à-vis de la température et de l’acidité de l’eau, ainsi que de l’action de l’homme. En témoigne le blanchissement catastrophique du récif Seychellois en 1998 et en 2016, provoqué par d’intenses épisodes du phénomène climatique El Niño et qui a vu s’affaiblir jusqu’à 97% des coraux des Seychelles, et mourir une partie d’entre eux. Ce phénomène complexe est dû à un enchaînement de perturbations climatiques et océaniques ayant pour foyer l’Amérique du Sud.
Ces épisodes de 1998 et 2016 ont fortement affecté la vie marine qui a considérablement diminué dans les années suivantes. Et au-delà de l’aspect écologique, ces événements ont également eu des répercussions sur l’économie des Seychelles et des nombreux autres pays touchés. Les coraux morts ou en mauvaise santé n’offrant plus un cadre propice au développement des espèces marines, la pêche y est moins fructueuse. Les régions touchées subissent une baisse de l’activité touristique, puisque les couleurs flamboyantes des coraux constituent une attraction importante.
Les programmes de préservation du corail
Conscient de l’importance de tous ces problématiques, le gouvernement seychellois avec l’aide des hôteliers et de différents organismes, à rendu possible depuis 2010 la mise en place du plan « Reef Rescuers » par l’association Nature Seychelles. Pour préserver et renforcer ces coraux, l’association prélève un panel d’espèces de corail pour les faire grandir dans des zones marines protégées où les fragments récupérés pourront se développer attachés à une corde. Après avoir été cultivés avec soin dans des nurseries, ces coraux sont ensuite transplantés dans la réserve de l’île Cousin.
D’autres projets de préservation semblables ont depuis été lancés dans les dans les eaux seychelloises et les récifs retrouvent peu à peu leurs vives couleurs.
Si ce genre d’initiatives sont coûteuses, elles sont indispensables à la santé des océans et même au-delà, et nous donnent l’espoir de pouvoir réparer durablement nos écosystèmes malgré l’accentuation progressive du dérèglement climatique.